Pouvoir d’achat – Bilan et perspectives 2022 – 2023
Chaque année, l’équipe des études économiques de Québec International fait la lumière sur divers indicateurs économiques importants dans le cadre d’une publication intitulée « Bilan et perspectives ». En plus d’analyser les données de l’an précédent, les économistes considèrent le contexte actuel et les prévisions afin de se forger une solide opinion des changements à prévoir pour les mois à venir. Québec International est ainsi heureuse de vous dévoiler la section Pouvoir d’achat de ce document, se penchant sur l’évolution des salaires, du coût de la vie et de la santé financière de la population.
Sommaire
Ce bilan présente une analyse du pouvoir d’achat et de la situation financière des ménages dans la région métropolitaine de recensement de Québec (RMR) en 2022. La hausse de l’inflation a marqué les finances des ménages en 2022 qui ont vu leur pouvoir d’achat diminuer, et ce, malgré les hausses des salaires et du revenu disponible par habitant.
Malgré ce contexte, le nombre de faillites a baissé de 17 % en 2022; diminuant ainsi pour une 4e année consécutive. La consommation a enregistré une hausse de 5,9 %. Le marché immobilier a poursuivi sur sa lancée de 2021 avec une croissance de 13,2 % du prix des maisons unifamiliales. En parallèle, le loyer mensuel moyen des appartements de deux chambres a progressé de 3,3 %.
En dépit de ces augmentations, le prix moyen des maisons unifamiliales (370 008 $) de la RMR de Québec reste l’un des plus bas parmi les principales RMR canadiennes tandis que le loyer moyen des appartements de deux chambres est le plus abordable.
Les prévisions de la Banque du Canada montrent que les attentes d’inflation des consommateurs pour les cinq prochaines années demeurent élevées alors que le Conference Board du Canada anticipe un ralentissement de l’inflation dès l’année prochaine. Les projections montrent aussi que les salaires devraient continuer d’évoluer à la hausse dans les années à venir.
Conclusion
Malgré un salaire annuel moyen parmi les plus élevés, la RMR de Québec a vécu de plein fouet les effets de l’inflation qui a touché non seulement le panier d’épicerie, mais aussi l’immobilier en 2022. De ce bilan, il en ressort plusieurs remarques importantes dont les plus marquantes sont dans les paragraphes suivantes.
Des besoins en logement devenus réalité
Si la région détenait encore le prix moyen d’une maison unifamiliale parmi les moins chères, les données montrent que Québec est parmi les RMR qui ont connu la plus forte flambée du prix de l’immobilier. Une hausse des prix de l’unifamilial de 13,2 % place la région à peine derrière Vancouver, mais devant Montréal, Toronto, Ottawa, Calgary (pour ne citer que celles-là) pour ce qui est de la variation des prix.
Dans le secteur locatif, en 2022, la RMR détenait le prix du loyer moyen le moins cher devant Montréal, Winnipeg, Edmonton, Calgary, et autres. Cet avantage est toutefois contrecarré par la disponibilité de l’offre d’hébergement et de son manque de variété pour répondre aux besoins des différents types de familles. Le taux d’inoccupation des logements dans la RMR en 2022 se situait ainsi à 1,5 %, soit l’un des plus faibles parmi les huit principales RMR de comparaison.
De ce fait, malgré des prix encore relativement abordables tant pour le résidentiel que le locatif, le marché immobilier de la région s’est caractérisé en 2022 par sa rareté. On pourrait même parler, ici, d’un marché sous tension considérant la flambée des prix, du taux d’inoccupation particulièrement faible et de la chute du nombre de logements achevés (13 %). Cette rareté conjuguée à l’inflation s’est traduite par une chute importante des ventes de maisons (26 %) au 4e trimestre de 2022.
Alors que le dynamisme du marché d’emploi de la région oblige les acteurs économiques à accorder une place importante à l’attraction de travailleurs qualifiés, il est essentiel de réfléchir à court terme à une politique de logement plus proactive pour mieux accueillir les nouveaux travailleurs qui pourraient contribuer à diminuer les besoins de main-d’œuvre et le nombre de postes vacants.
Des salaires à la hausse accompagnés d’un taux de chômage bas
Le taux de chômage annuel de 2,9 % conjugué à une rareté de main-d’œuvre a exercé une pression sur les salaires en 2022. En témoigne, le nombre de postes vacants pour lesquels la grande région a battu plusieurs records tout au long des trimestres de 2022 (Postes vacants T2-2022). Le marché du travail de la région a donc été tendu tout au long de l’année alors que les besoins de main-d’œuvre se sont maintenus.
Cette réalité du marché du travail risque de prolonger le climat inflationniste qui se ressent durement sur le panier d’épicerie, l’énergie et l’immobilier.